City Sonic revient avec ses sons curieux, drôles, créatifs.
On a vu des hamacs confortables pour s’y installer avec des senseurs aux chevilles, aux poignets et sur la poitrine, et un système de vibrations sonores qui venaient titiller tant notre peau que nos oreilles; un vélo musical que le visiteur enfourchait, créant des sons dans des tubes, et les modulant avec les manettes de son guidon; des formes métalliques à la manière de Chillida sur lesquelles le visiteur pouvait jouer; un vrai métier à tisser, mais devenu musical; etc. City Sonic veut dépolluer nos oreilles, explorer les sons, jeter des ponts entre les disciplines et nous balader en ville de manière insolite.
Un parcours différent, gratuit, est organisé chaque année dans la ville qui permet de découvrir les travaux d’art sonore plus ingénieux, facétieux ou intrigants les uns que les autres. On peut voir avec les oreilles et écouter avec les yeux.
Eoliens Une petite soixantaine d’artistes sont présents cette année, dans quatre lieux différents (la salle Saint-Georges où commence le parcours, la Médiathèque, les Arbalestriers et le site des anciens Abattoirs). Il est impossible de décrire tous ces travaux très imaginatifs. Donnons juste quelques exemples.
A la salle Saint-Georges, une simple corde tournoyant matérialise l’onde et le spectateur fasciné (via des capteurs) peut influencer sur la vitesse et la forme de l’onde (travail de Daniel Palacios, notre photo). A côté, “Mashtacycle” propose un grand écran avec des vidéos abstraites et des sons que le spectateur peut modifier avec son corps.
Aux Arbalestriers, Arnaud Eeckhout donne une forme très poétique aux infrasons (inaudibles à nos oreilles) des haut-parleurs. Les vibrations des membranes créent des bruits en “agitant” des objets usuels. Un artiste (:SUCH utilise d’anciens enregistreurs à bandes magnétiques et les fait tourner, faisant courir la bande dans tout l’espace, dans un grand réseau fragile et arachnéen. Vivian Barigand a choisi un dispositif simple mais efficace : il fait tourner des bras métalliques sur un réseau géométrique, constructiviste, d’élastiques tendus.
Aux Abattoirs, Cédric Sabato met en (très léger) mouvement les feuilles d’une plante par la seule force d’un son. Tandis que Mauro Vitturini restitue un kaléidoscope de bruits captés dans les rues de Mons.
Stéphanie Laforce a adapté pour “Sounds in progress”, une installation “Eoliens Sonores” qui consiste, dit-elle, en “un petit ensemble de harpes éoliennes électriques installées sur les toits de la ville. Le son produit par cet instrumentarium est envoyé par ondes Wifi sur un mode maillé, et retransmis dans les lieux de diffusion par un bendir sonorisé qui sert de caisson de basse, cet instrument traditionnel du Maghreb est ici transposé en un objet sonore”.