Conférence-débat – Vivre ensemble –

Évoquer le Vivre ensemble charrie son lot d’images d’Epinal que l’on pourrait résumer ainsi : un monde parfait dans lequel l’ensemble des individus, des communautés, des générations… s’entendent et s’entraident confraternellement autour de valeurs communément partagées, définies une fois pour toutes. Intention louable, certes. Une utopie, ironiseront certains. Oui, certainement, peut-être… mais pourquoi ?

La proposition, à débattre, qu’amène cette journée de conférence-débat est que l’ambition est mal posée dès le départ : viser ce monde idéal, c’est méconnaître les mécanismes de nos sociétés promptes aux changements, c’est méconnaître plus largement l’humain en ce qu’il a de plus personnel : son imperfection.

N’est-ce pas la problématique de toute utopie : se pensant comme idéal hors du monde réel, s’imaginant détenir les valeurs d’une société parfaite, elle favorise, sous le couvert de l’inclusion de tous, l’exclusion de ceux qui n’adhéreraient pas pleinement à son projet. L’utopie, étymologiquement et concrètement, n’offre pas les conditions du questionnement de nos représentations que le vivre ensemble ne cesse de bousculer. D’où cette question : l’utopie est-elle le bon moyen de penser le vivre ensemble ? L’échec de nombreuses utopies n’est-il pas à trouver dans cette difficulté à prendre en main l’imprévu, l’imperfection… et à leur donner une place au sein de nos valeurs et de nos systèmes de pensée ?

Cette journée de conférence-débat aborde ce propos en appelant des contributeurs de divers horizons à même de croiser les points de vue sur ce thème et de dégager les conditions philosophiques, politiques, architecturales et urbanistiques indispensables à la construction permanente de la société multiculturelle.