B2 de la classe de Bernard Cogniaux
« Approche » d’après Maurice Maeterlinck, travail mené par Jasmina Douieb
Nous avons entrepris cette année de nous pencher sur le théâtre des débuts de Maurice Maeterlinck (entre 1889 et 1892), et plus précisément sur les petites pièces courtes traitant de l’approche de la mort.
Ces pièces sont très particulières et demeurent d’une modernité étonnante. L’action y est réduite à sa plus simple expression, et l’accent est toujours mis sur le hors-champ, les personnages y sont presque interchangeables, comme issus du néant et mus par des forces invisibles.
Ecrites pour marionnettes, pour certaines, ou en tous cas dans le cadre d’une réflexion sur Un Théâtre d’Androïdes, ces formes courtes semblent répondre à une volonté de l’auteur belge d’éloigner la personne de l’acteur. Sa volonté est de faire ressortir le mystère pur de la poésie et surtout l’insondable, l’impénétrable opacité tragique au coeur du quotidien le plus anodin en apparence.
En effet, les 4 petites pièces que nous aborderons ici traitent de l’approche inexorable de la mort. A la lisière de cet irréversible passage, entre chien et loup, les personnages sont sur le point d’apprendre la mort d’un proche. Le réel semble par là-même auréolé d’une vibration inquiétante faisant éclater le tragique quotidien qui fascinait le dramaturge gantois. Un tragique quotidien qui donne à voir « ce qu’il y a d’étonnant dans le seul fait de vivre ».
Les 4 pièces choisies, Les 7 princesses, La Mort de Tintagiles, L’Intruse et Intérieur me sont apparues comme 4 explorations de cette distorsion du réel et de cet étirement du temps qui sont comme autant de propositions dramaturgiques de la distorsion des sens. Nous avons donc décidé d’opter pour une proposition dramaturgique radicale et ludique autour de chacune des pièces, propositions ayant toujours pour but de créer un effet d’étrangeté par la dislocation des sens et de la perception.
Au cours de notre petit parcours sensoriel et itinérant, la place du spectateur est à chaque fois questionnée d’une autre manière. Le regard est déplacé; le son et l’image, séparés par divers moyens, révèlent ainsi une autre facette du réel.
B2 de la classe de Frédéric Dussenne
« Dans la République du bonheur » de Martin Crimp, travail mené par Michaël Delaunoy
Présentation du texte à l’Arche :
Un repas de Noël en famille est interrompu par l’arrivée inattendue de l’Oncle Bob. Qui est-il ? Pourquoi est-il venu ? Pourquoi sa femme reste-t-elle dans la voiture ? Bob et Madeleine sont aux prises avec la perspective du bonheur dans un monde où la seule foi réside dans l’épanouissement personnel. Après avoir montré un monde asservi à la tyrannie du moi, Martin Crimp suggère que même le rêve dantesque de l’harmonie et de la lumière est une illusion de plus.
Martin Crimp n’est pas un auteur qui raconte des histoires. Il les amorce, il les démarre ; son art consiste plutôt à rendre à cette réalité toute sa complexité. Il capte à nouveau ce qui provoque des doutes, ce qui nous oblige à réfléchir, sur ce que nous voyons et sentons, ou plus précisément, sur ce que nous ne voudrions ni voir ni sentir.
Pour les B2, c’est leur « première rencontre » avec un texte dans son intégralité, première approche de la dramaturgie avec une implication concrète dans les costumes, la scénographie… et enfin une rencontre avec un public plus large.
B3 de la classe de Bernard Cogniaux
« On se connait? », création collective menée par Bernard Cogniaux assisté de Guillemette Laurent
Nous allons mener un travail de création. Le point de départ du travail est ce concept théâtral à la foi évident et vague, jugé parfois central et parfois encombrant: le personnage.
Qu’est ce qu’un personnage au théâtre? comment le créer? le faire vivre? où commence-t-il et où s’arrête-t-il? par quels actes “l’acteur” le fait-il apparaître? où et comment s’impliquer pour le faire exister? où est l’acteur quand le personnage est là? qu’est ce qui est “vrai” et qu’est ce qui est “réel”? dans le fond, est-ce que ça existe un personnage? Dix jeunes comédiens vont se confronter à ces questions en partant à la rencontres de vies imaginaires, de souvenirs inventés, de rencontres fictives et vous présenter leurs (éléments de) réponses dans une création collective.
avec Manuel Campos, Michel Charpentier, Vivien Devriese, Maya Dewaele, Manon Drugmant, Margaux Fontaine, Guillaume Jacobs, Camille Rasera, Caroline Tellier, Aurore Van Dam.
S’inventer un autre.
Choisir comment il marche.
Inventer son langage.
Lui offrir une histoire.
Lui ouvrir des portes et des univers
Lui donner un souffle.
Apprendre à l’apprivoiser et à l’aimer.
Montrer ses failles et le rendre beau.
Ne pas le juger.
Surtout
Ne pas le restreindre.
Y faire attention.
Lui faire rencontrer d’autres vivants et enrichir son histoire en la partageant.
Lui créer un espace, le décorer…et le laisser vivre un peu à l’intérieur.
Le mettre en scène et le faire parler.
Ecrire son discours, celui qu’il pourra défendre, celui qu’il a envie de transmettre
Trouver la chose à dire, le bon moment.
Travailler
Voir ce que ça nous fait d’être à la place d’un autre
De jouer à
Se tromper
Ne pas l’enterrer trop vite
Chercher à le comprendre
Lui laisser un peu d’air
Lui offrir du repos
Et attendre, attendre, provoquer aussi pour, que les choses se fassent, malgré lui,
malgré nous…devant vous.
« des chemins se forment, acceptons de ne pas en connaître l’issue. »
« l’amour, l’enfance, la différence, le travail…thèmes qui sont nés à partir des
rencontres que nous avons improvisé »
« L’important du titre? c’est le point d’interrogation! Un travail qui se fixe un but, qui
essaye d’y aller et qui montrera ce qui aura été trouvé en chemin.»
B3 de la classe de Frédéric Dussenne
« A ce stade de la nuit » de Maylis de Kerangal, travail mené par Frédéric Dussenne
La nuit s’est creusée comme une vasque et l’espace de la cuisine se met à respirer derrière un voile fibreux. J’ai pensé à la matière silencieuse qui s’échappe des noms, à ce qu’ils écrivent à l’encre invisible. A voix haute, le dos bien droit, redressée sur ma chaise et les mains bien à plat sur la table – et sûrement ridicule en cet instant pour qui m’aurait surprise, solennelle, empruntée -, je prononce doucement : Lampedusa.
Maylis de Kerangal
Le troisième trimestre de B3, dans ma classe, est consacré, chaque année, à la question de la performance. Nous prenons toujours comme point de départ un texte non dramatique. Ici le très beau récit de Maylis de Kerangal sur le naufrage d’un bateau de réfugiés africains au large de Lampedusa. J’ai demandé aux étudiants de me faire des propositions personnelles à partir de ce texte. En explorant les limites de ce qui constitue leur instrument d’acteur : leur corps. Dans un second temps, ces propositions deviendront le matériau d’un spectacle dont la choralité sera la structure.
Frédéric Dussenne
M1 de la classe de Bernard Cogniaux
« Cabaret Bouffe », mené par Guy Theunissen
Un Cabaret Bouffe !
Des scène délirantes (La poule Antigone, élevée en plein air, condamnée par son éleveur à la réclusion en batterie car elle a refusé que la carcasse de son frère soit transformée en Poulicroc), des chansons, des danses, de la prestidigitation même ! Le prix de tout ce que vous ne mangerez pas ce soir sera intégralement reversé au profit des « Restos al’berdouille », restaurant et épicerie sociale qui accueillera les plus démunis …
Et n’oubliez pas : ce soir, je n’ai pas faim, je maigris !
Pendant qu’à Liège, un restaurant spécialisé dans le hamburger à l’américaine, organise un record de vitesse mondial au cours duquel un champion américain (si si c’est vrai !) va avaler un hamburger de deux kilos en moins de 3 minutes, 36 enfants meurent de faim quelque part là-bas dans le Sud (chiffres cités par Jean Zigler dans « destruction massive », éd° Seuil 2011 « toutes les 5 secondes, un enfant meurt de faim dans le monde … »).
Et pourtant, on va rire de ça. Un grand rire salvateur peut-être ? Ce sera grinçant, ce sera cruel. Le secret de l’Art, du Grand Art disait Ghelderode dans « L’école des bouffons », c’est la CRUAUTE.
Guy Theunissen
M1 de la classe de Frédéric Dussenne
« Une Aube Boraine #10. Regarder l’Aube, l’étendre. » mené par Lorent Wanson assisté de Sarah Sleiman.
Générale publique le vendredi 26 juin à 20h.
Les élèves de la classe d’Art dramatique de Frédéric Dussenne de l’Ecole Arts² de Mons rejoignent le projet Une Aube Boraine dans le cadre de leur exercice de fin d’étude. Ces 12 jeunes artistes se sont jetés avec curiosité en immersion dans le Borinage, à la rencontre des gens, de la Région et d’eux-mêmes… Ils sont venus poser les premières pierres d’une rencontre sincère avec la région et ses populations, afin de rendre compte du pouls d’un territoire, d’un état du monde. 12 artistes en marche jusqu’en juin 2015 où nous vous donnerons rendez-vous pour partager leurs expériences et découvrir leurs aubes de passage de l’école à la vie professionnelle, avec le Borinage en écho et en miroir, dans le cadre de notre 10ème évènement Une Aube Boraine
Un projet collectif de Charline Avril, Emeline Billat, Iacopo Bruno, Lara Ceulemans, Gaetano Crapanzano, Salomé Crickx, Alexandre Croissiaux, Juliette Manneback, Lily Noel, Alexandra Pierre, Marie-Charlotte Siokos
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