Iliade Iliad€

Jérémie Siska met en scène « Iliade Iliad€ » d’après « Homère, Iliade » d’Alessandro Baricco à la Tricoterie du 4 au 8 mai. Avec Pauline d’Ollone, Morgiane El Boubsi, Line Lerho, Consolate Sipérius, Sophie Vanhulst
Iliade

Dans un bar délabré au cœur de l’Europe, cinq femmes racontent l’Iliade. Leur union, leurs voix assemblées, leurs témoignages, leurs chants, apportent à cette épopée guerrière une résonance et une dimension étonnante.
Mais dans ce bar délabré nous assistons également à la traversée d’une autre Iliade. Une ILIAD€ d’aujourd’hui. Une ILIAD€ présente sur nos écrans, présente à nos portes, avec laquelle nous dormons. En Grèce. En Ukraine. En Syrie. Sur les côtes italiennes. À Paris. À Bruxelles.

En regardant ces cinq actrices s’acharnant dans ce bar délabré fiché au cœur de l’Europe, on aime à croire qu’ensemble, elles cherchent le chemin pour une autre réalité, pour une autre actualité, une autre beauté.

ILIADE

« Ce ne sont pas n’importe quelles années pour présenter l’Iliade, ces années que nous vivons. Ce sont des années de guerre. Alors vient tout naturellement cette question: quel sens cela a-t-il aujourd’hui de consacrer tant de place à un monument littéraire lié à la guerre?
A travers cet hommage dédié à la beauté de la guerre, l’Iliade nous oblige à nous rappeler une chose gênante, mais inexorablement vraie: pendant des millénaires, la guerre a été, pour les hommes, la circonstance où l’intensité – la beauté – de la vie s’exprimait dans toute sa puissance et sa vérité. Aucun pacifisme ne doit oublier ou nier cette vérité. Dire et enseigner que la guerre est un enfer et s’arrêter là, est un mensonge dangereux.
Par ailleurs, une chose surprenante apparaît à la lecture de l’Iliade, c’est la force et la compassion avec laquelle sont rapportés les destins des vaincus. Entre les lignes de ce récit guerrier, nous découvrons ce que les grecs nous ont transmis: la mémoire d’un amour obstiné pour la paix. C’est le côté féminin de l’Iliade. Un côté qui nous laisse entrevoir une civilisation dont les Grecs ne furent pas capables mais dont pourtant, ils avaient eu l’intuition.
Construire une beauté différente de celle que la guerre depuis toujours nous offre, est peut-être la seule voie vers une pacifisme viable. Cette prophétique et courageuse ambition pour la paix, nous pouvons la voir dans le travail patient et caché de millions d’artisans qui travaillent quotidiennement à faire naître cette autre beauté.
Nous réussirons, un jour ou l’autre, à enlever Achille à cette guerre meurtrière. Et ce ne seront pas la peur ou l’horreur qui le ramèneront chez lui. Ce sera une certaine beauté, une beauté différente. Plus aveuglante que la sienne. Et infiniment plus douce. »

Alessandro Baricco

ILIAD€

Le travail que nous menons propose, tout en déroulant le récit de l’Iliade (adaptation d’A. Baricco) de transposer cette épopée guerrière à l’Europe d’aujourd’hui. Francois Vinsot ancien reporter de guerre, accompagne à ce sujet la création du spectacle.
En passant de ce qu’on appelle communément la première oeuvre de notre culture occidentale, à plusieurs chroniques sur l’actualité grecque, le projet ILIADE – ILIAD€, entend souligner que, si les armes de la guerre ont changé (moins frontales dirons-nous), ces techniques et ses conséquences n’en sont pas moins déshumanisantes. Car là est bien la question quand on traite de la guerre: l’humanité.
Ce projet touche donc à un phénomène sans cesse d’actualité et qui suscite un sentiment vif et paradoxal d’indignation et d’impuissance: la guerre, qui concerne et implique le citoyen belge, le citoyen européen, la guerre qui se manifeste ici et là, intra et extra muros, est mondiale et voisine, est partout, est réelle et au coeur de laquelle nous sommes concernés au plus haut point: offensant et offensés.

La compagnie LES ETRANGERS travaille à la création d’œuvres théâtrales et citoyennes. Elle souhaite faire du Théâtre un outil de rassemblement, de débat, de questionnement et pour cela, elle a mis en place une démarche singulière : le THÉÂTRE PERMANENT.
Lors de leurs sessions de théâtre permenant s’organisent des Ateliers Populaires d’Échanges. Ces ateliers impliquent le spectateur au cœur du processus théâtral. Après une première période de répétition à huis-clos, la création théâtrale s’ouvre au public alors qu’elle est encore inachevée et que les questions qui la traversent sont encore vives.

Le matin
Transmettre lors d’ateliers gratuits et ouverts à tous.

Chaque matinée un acteur différent vient transmettre son rôle. Par le biais d’improvisations, de travail du texte, de discussions, le spectateur s’essaye au rôle de l’acteur. Ce double échange permet à l’acteur d’enrichir sa propre réflexion sur le travail et il permet au spectateur d’avoir une compréhension plus intime des enjeux du texte et des mécanismes de la création. Le spectateur a alors le sentiment (réel) d’avoir « mis la main à la pâte », d’avoir été, pour un temps, co-responsable de la création.

L’après-midi
L’équipe se réunit pour répéter de façon plus conventionnelle mais nourrie par le travail d’atelier.

Le soir
Présentation du travail de création en cours de construction.

Les soirées sont ouvertes et libres d’accès. Peuvent y venir les participants des ateliers, des amis des participants, des spectateurs plus « classiques », des quidams, l’équipe de la structure qui accueille le spectacle…
La présentation du soir est un spectacle en cours de construction ouvert à tous.
Les spectateurs ne sont plus dès lors des consommateurs passifs d’un bien culturel mais ils participent à un spectacle qui se construit sous leurs yeux et à l’élaboration duquel certains auront participé.

Adresse : La Tricoterie Rue Théodore Verhaegen 158, 1060 Saint-Gilles.
Réservation : 0476 25 80 29 ou en message privé via la page Facebook Compagnie Les Etrangers. JAUGE LIMITÉE !