Carmen

Dominique Serron met en scène « Carmen – La véritable histoire » d’après Prosper Mérimée et Georges Bizet du 22 avril au 23 mai au Théâtre de la Place des Martyrs. Avec Alexia Depicker, Daphné D’Heur, Florence Guillaume, Sylvie Perederejew, Laure Voglaire, Patrick Brüll, Laurent Capelluto, Toni D’Antonio, Vincent Huertas, François Langlois, Vincent Zabus.

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D’après la nouvelle de Mérimée et l’opéra de Bizet. Un spectacle musical de L’Infini théâtre par Dominique Serron

Le récit noir et essoufflant de deux amants criminels en cavale qui traversent les terres brûlantes de l’Espagne.

Entre Bonnie and Clyde et Sailor et Lula, l’histoire parodique mais tragique, comique mais émouvante, nous emporte du Guadalquivir aux rives de l’enfer. Carmen y est convoquée par Prosper, comme on convoque les esprits.

Carmen, l’insaisissable gitane, change de rôle comme elle respire. Sorcière à ses heures, elle représente un pouvoir exacerbé de l’imprévisible sur le conventionnel. Femme fatale, elle est l’incarnation nuisible de l’imaginaire indompté.Fantasmes de la langue et de ses dérives, elle représente celle que l’amant éreinté par sa course ne pourra que tuer lorsqu’il l’aura enfin capturée.

Après Alice, le Décaméron, Lolita ou les 1001 nuits, la troupe de L’Infini théâtre, qui se passionne pour la transposition du récit romanesque en théâtre épique, nous promet un spectacle musical dansant, enlevé et prenant, mêlant, comme de coutume sur les planches de L’Infini, un ici et maintenant troublé et des histoires figurées.

Des musiciens en scène transposent des extraits de la célèbre partition de Bizet en une vibrante musique d’aujourd’hui.

La Carmen originale de Mérimée se cache aujourd’hui dans l’ombre de celle de l’Opéra de Bizet. Et pourtant l’œuvre insolente et nerveuse du dandy subversif interpelle par la profonde modernité de ses thèmes mais aussi par le caractère novateur de son esthétique. Peu de descriptions. Nul épanchement sur la conscience des êtres. De l’espace, du rythme et de l’action.

Critique de Laurence Bertels

Critique de Michèle Friche