Reprise du spectacle « Le Trait d’union » de Guillaume Kerbusch à l’Espace Toots (Evere) le 19 avril 2016. Avec Denys Desmecht et Michaël Dubois.
Simon a 15 ans, une mère, un père, un pote et un I phone, mais peu ou rien à dire. Tandis que ses parents se disputent, puis divorcent, lui mange, de tout et de rien en grande quantité. Simon grossit, Simon est gros, Simon est obèse. Et ça a un rapport avec les étoiles et les trous de ver, un objet céleste très pratique pour s’évader corps et âme dans l’espace et le temps…
Molière, dans L’avare, écrivait : «Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger». Certes, mais les problèmes de poids sont aujourd’hui des phénomènes en pleine expansion. Les mécanismes qui en sont à l’origine peuvent être complexes. Ils peuvent être dus, comme dans Le trait d’union que raconte Guillaume Kerbusch en s’inspirant de sa propre histoire, à un divorce, une situation de famille qui « gave » l’enfant et à laquelle il répond en se gavant plus encore. Quand la bouche est pleine, la route est barrée et empêche les mots de sortir. Ils sont là pourtant. Comment les faire sortir de l’antre où ils se sont mystérieusement réfugiés ?
Jeune adolescent, Guillaume Kerbusch a été atteint d’obésité suite au divorce de ses parents : deux sujets en un (le divorce et l’obésité) qui touchent beaucoup de jeunes et dont le théâtre parle peu. Soutenu par le Centre des Arts Scéniques, il a pu se lancer dans l’aventure de l’écriture théâtrale de son histoire, et tester de la pertinence du spectacle sur des planches d’essai. Un pari très réussi. Le spectacle, dynamique et hybride par le mélange de la vidéo, du mouvement et du théâtre, retrace la solitude de ce jeune garçon encombré d’un passé qui de toute évidence n’est pas si passé que ça.
Grâce à la mise en scène de Valentin Demarcin – qui a présenté, entre autres, Magnifico d’Axel Cornil en 2012 au festival Inédits, un spectacle qui sera repris au Festival RRRR du Rideau de Bruxelles – et à la présence sur scène de Denys Desmecht dont la carrière s’oriente autant vers le cinéma que vers des productions propres et la marionnette qu’il aime enseigner aux enfants : Le trait d’union touche tous les publics.
Critique de Catherine Makereel dans « Entrez sans frapper »
Billet de Catherine Makereel dans Le Mad
Critique de Laurence Bertels dans La Libre Belgique
Critique de Michel Voiturier sur Rue du Théâtre
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