Guy Cassiers met en scène « Passions humaines » de Erwin Mortier au Manège.Mons avec Katelijne Damen, Tom Dewispelaere, Kevin Janssens, Marc Van Eeghem, Claire Bodson, Thierry Hellin, Vincent Hennebicq, Serge Larivière, Muriel Legrand, Candy Saulnier et Jorre Vandenbussche.
Du 21 au 23 avril au Manège.Mons et du 1er au 9 mai au Théâtre National.
Le metteur en scène Guy Cassiers a pris le parti de faire de ce gigantesque bas-relief en marbre blanc de douze mètres sur huit, le personnage principal de son « docudrame » à la belge. A la fois sensuelle et provocante, cette œuvre monumentale avait suscité la controverse à l’époque. Les milieux conservateurs la jugeant blasphématoire et pornographique.
Le texte signé Erwin Mortier se présente sous la forme d’une grande fresque historique « noir-jaune-rouge », avec son cortège de figures illustres (le roi Léopold II, l’architecte Victor Horta, l’écrivain anarchiste et homosexuel Georges Eekhoud…), mais aussi de drames humains, d’oppositions sociales, morales et idéologiques.
Il y est question de normes et de valeurs, de relations secrètes et de mensonges, de passions et de mort. Mais, aussi, forcément de pouvoir. Le pouvoir monar-chique et ecclésiastique qui, au travers l’histoire de cette œuvre sulfureuse, va imposer ses dogmes et ses vetos. A quel prix ? La réponse est à découvrir entre les reliefs sculptés de cette pièce distribuée dans les deux langues (français/néerlandais) qui, comme le précise Guy Cassiers, « traite des plaisirs et des malheurs de l’humanité sous l’œil inquisiteur de la Mort ».
Une pièce résolument belge avec sa part de splendeurs et de misères, de grandeur et de décadence.
Critique de Guy Duplat
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